Se promener en forêt, au milieu des prairies, au fond du jardin de bon matin… Puis tendre l'oreille aux sons de la nature. Laisser son ouïe partir à l’affût du moindre crissement de feuilles, de la chute d’un fruit, d’une rivière qui galope et se précipite, d’un animal encore difficile à identifier. Voici des outils numériques et des conseils pour développer son sens de l’écoute.
La meilleure façon d’apaiser son for intérieur est certainement de calmer ses tympans. Sons de la nature apaisants, des cascades, des feuilles qui bruissent, le chant des oiseaux, le ruissellement des gouttes de pluie, des discussions des singes d’or en Chine, des échanges entre lémuriens à Madagascar… avec la soundmap Sound of the forest, laissez-vous guider par l’oreille dans les profondeurs des bois, de l’Equateur en Norvège. La forêt deviendrait alors une texture palpable. On sentirait presque l’humidité sous nos pieds et l’odeur de la sève. Pour les plus curieux, il existe même un festival en Angleterre autour de ces sons forestiers, le Timber Festival, « The international forest festival feanedock ».
Et si nous avions le pouvoir d’écouter les sons de nature à travers un instrument ?
Balade découverte avec Fernand Deroussen, artiste compositeur audio-naturaliste, il nous explique son métier et sa façon de développer son sens de l'écoute.
On se laisse subjuguer par les vocalises, les pépiements, les piaillements et les gazouillis qui s’élèvent du bec des volatiles mélomanes. Pourtant, ce n’est pas évident de savoir qui est caché en haut de cette branche. L’app mobile Oiseaux en poche nous prend par la main, et nous aide, photos et audios à l’appui, à trouver l’identité du soprano à plumes. Elle sème des indices sur notre chemin et nous oriente sur sa couleur, sa taille, la forme de son bec, celle de son habitat… Près de 350 espèces des territoires européens sont répertoriées, pour que nos balades forestières et promenades champêtres à l’affût de chants d’oiseaux soient éclairées.
Quelques conseils avant de vous laisser partir au milieu des sons de la nature. Préférez laisser passer l’hiver, période où chants mâles et femelles se ressemblent. Mais ne ratez pas une belle matinée, à la rosée, quand les oiseaux chantent le plus fort ! Et sachez qu’un oiseau peut même être identifié au bruit de ses plumes. On peut alors reconnaître l’envol d’un cygne tuberculé à son battement d’ailes, contrairement aux cygnes chanteurs et cygnes de Bewick qui s'envolent en silence. Une astuce expliquée par Anna Schneider sur le site belge Notre nature.
Gardez les chants de volatiles à votre oreille, avec l’app Oiseaux en poche pour iPhone pour Android
Et si nous avions le pouvoir d’écouter les océans pour entendre les appels à l’aide des êtres vivants qui y vivent ? Un voilier scientifique est parti sur et sous les mers pour nous ramener une cartographie acoustique des océans. Cet univers sonore aussi surprenant qu’envoûtant nous plonge au milieu des ballets de cachalots, dauphins, orques, rorquals, zooplanctons, baleines, mais aussi au cœur des bruits assourdissants des bateaux de pêche et des ferries. Une façon d’écouter différemment la nature mais surtout de veiller sur elle. Parce que oui, la pollution sonore heurte brutalement la faune sous-marine. Ce n'est pas parce que nous n’entendons pas les mammifères marins crier qu'ils ne souffrent pas du vacarme incessant des humains. Prenons conscience que la mer est un réservoir sonore magnifique qu’il nous faut préserver.
Écouter différemment la nature, c’est aussi s’imprégner d’elle pour mieux la copier. Parce qu’une fois qu’on a appris à observer longuement ces mélodieux volatiles, difficile de résister à l’envie de les imiter. Pour y parvenir et s’approprier un tel son de nature, mieux vaut se concentrer sur une seule espèce pour commencer. Et s’inspirer de techniques de bruitage du cinéma ou du théâtre. Pratique et patience sont les maîtres-mots. Pour les plus téméraires, il existe des stages de découverte. Mais il faudra des heures d’entraînement avant d’égaler Jean Boucault et Johnny Rasse, victoires de la musique classique en 2017 !
Il existe aussi des outils pour nous mettre sur la voix des chants d’oiseaux comme les appeaux, de petits sifflets en bois utilisés par les chasseurs afin d’attirer le gibier. Il en existe presque autant que d’espèces d’oiseaux ! Sachez que l’appeau n°52 peut, à lui seul, imiter le rouge-gorge, le rossignol et le chardonneret. Il existe aussi des sifflets oiseaux à bouche, à placer sur la langue. Mais une fois encore, il faudra persévérer avant de produire le chant parfait de l’hirondelle…
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